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#HumainsHabitationCoopérative : Denise a beaucoup donné (et beaucoup reçu) pendant plus de 30 ans à gérer des coopératives

Publié le 19 novembre, 2020

Denise Toussaint est gestionnaire dans le secteur de l’habitation coopérative depuis 1986. Elle gère actuellement la Hazelburn Housing Co-op au centre-ville de Toronto. Son travail dans le secteur reflète la façon dont elle a été élevée et elle apporte ses valeurs fondamentales dans ses fonctions administratives quotidiennes.

La gestion d’une coopérative est plus qu’un simple travail pour moi. Je pense que ma motivation vient du fait que j’ai été élevée dans une collectivité industrielle de la côte Est dans une famille de 15 personnes par un père immigrant antillais monoparental très dévoué envers ses enfants.

Ma mère est décédée lorsque j’avais 18 mois et notre plus jeune garçon seulement six mois, mais notre père prévoyait toujours des places pour une ou deux personnes de plus. Si vous veniez à notre table et qu’elle était mise pour 10, il y avait de la place pour 12. Lorsque nous étions chez ma sœur après l’incendie de notre maison, les gens nous ont envoyé de la nourriture et tout ce qu’ils pouvaient, pas seulement pendant quelques jours, mais pendant des mois. Ils ont pris soin de nous et veillaient à ce que tout aille bien. Je n’ai jamais oublié cet élan de générosité.

J’ai vécu dans deux coopératives et j’ai aidé six personnes de la diversité à devenir des gestionnaires dans le secteur. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas de gestionnaire de couleur à Toronto. Je continue d’être une ressource pour les autres et je fais faire de mon mieux pour que tout aille bien. C’est dans ma nature.

Un lien familial

J’ai travaillé à la Harbour Channel Co-op pendant 13 ans. Cette coopérative avait réservé 12 logements pour des mères adolescentes avec leurs enfants. Ces jeunes filles vivaient seules pour la première fois et j’étais ravie de voir que la plupart d’entre elles se bâtissaient une vie meilleure grâce à ce soutien.

Une de ces filles est venue me voir un jour et m’a dit « ma mère a eu un enfant ». Elle m’a demandé si j’envisagerais d’adopter l’enfant. Au début, j’ai répondu « non ». Mais à mon arrivée au travail un matin, il y avait un sac en papier brun sur mon bureau qui contenait deux photos de la petite fille et une note me demandant d’y penser. Ma fille a maintenant 20 ans.

Aider les membres à s’épanouir

Denise and her daughtersEn 1985, j’ai suivi une formation avec Diane Miles à la Windmill Line Co-op. Elle a été pour moi une excellente mentore. Par la suite, j’ai accepté un poste à la Perth Housing Co-op dans l’ouest de Toronto. Comme c’était une construction neuve, il y avait beaucoup de problèmes. La coopérative aidait des femmes marginales, certaines provenant de refuges, et elles étaient très fragiles. En plus de bâtir la coopérative, nous avons bâti une communauté, et cela a permis à ces femmes de renforcer leur estime de soi.

Elles ont tout appris, de l’entretien aux finances, et elles étaient heureuses de participer. C’était un nouveau départ, un havre de paix pour ces femmes et leurs enfants. Deux de ces femmes sont éventuellement devenues elles-mêmes gestionnaires de coopératives.

Durant mes quatre ans à la Perth Co-op, j’ai beaucoup appris sur les gens et sur ce dont une coopérative a besoin. C’était un travail difficile, mais aussi fantastique. Il y avait de l’espoir. Lorsqu’ils se sentent en sécurité, les gens peuvent s’épanouir.

Après la Perth Co-op, j’ai travaillé à la Harbour Channel Co-op et ensuite à la Riverdale Co-op, où j’ai travaillé pendant 13 autres années. La Riverdale est la coopérative la plus grande et la plus dispersée au pays, et le travail était difficile. J’ai adopté ma deuxième fille pendant que j’y travaillais.

Les membres s’entraident

Gérer la Hazelburn Co-op est un travail qui me convient. Cette coopérative a toujours été bien gérée et la communauté est solide. La socialisation est un peu au point mort maintenant en raison de la COVID-19. Nous avons dû nous ajuster.

Heureusement, nous avions mis de côté 60 000 $ pour un projet d’entretien qui n’était plus nécessaire. Nous avons donc réparti cet argent entre des gens qui éprouvaient des difficultés après avoir été mis à pied. Il y a un fort sentiment d’égalité à la Hazelburn Co-op et les gens cherchent toujours à venir en aide aux membres vulnérables ou à ceux qui vivent seuls.

Bâtir un avenir meilleur

J’aime travailler dans ce secteur. Son aspect communautaire est le reflet de la façon dont j’ai grandi. J’ai vu des changements au fil des années, comme la volonté de favoriser l’engagement des jeunes. Les bourses de la diversité de la CHFT agissent comme un catalyseur pour aider les jeunes à avancer dans la vie d’une manière qu’ils n’auraient pu le faire. Nous ne réussissons pas à répondre aux besoins pour des logements abordables, mais suffisamment d’actions politiques, tant de l’intérieur que de l’extérieur du secteur, pourraient donner lieu à une augmentation du financement fédéral.

« J’ai vécu dans deux coopératives et j’ai aidé six personnes de la diversité à devenir des gestionnaires dans le secteur. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas de gestionnaire de couleur à Toronto. Je continue d’être une ressource pour les autres et je fais faire de mon mieux pour que tout aille bien. C’est dans ma nature. »

Tout au long de 2020, notre série Humains pour l’habitation coopérative vous fera découvrir des personnes qui font de leur coopérative un meilleur endroit ou qui démontrent l’importance de l’habitation coopérative. Dites-nous à info@fhcc.coop qui vous aimeriez voir la prochaine édition.


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