Atkinson Co-op
La communauté – diversifiée sur les plans ethnique, de l’âge et de la composition familiale – est la force motrice depuis plus de 50 ans.
Lorsque Nuha Habay, membre du conseil de l’Atkinson Co-op, parle, elle revient toujours à un mot : la communauté. «Nous avons un sentiment profond de communauté et c’est ce qui rend la situation si particulière», précise-t-elle. Un coup d’œil dans le Centre communautaire d’Alexandra Park situé dans l’Atkinson Co-op le prouve amplement : un lieu de rassemblement pour les mamans et leurs tout petits, un programme de déjeuner pour les aînés bénévoles et un club parascolaire ne sont que quelques-unes des activités offertes durant la journée.
La communauté de 2 500 personnes – diversifiées sur les plans ethnique, de l’âge et de la composition familiale – est la force motrice de l’Atkinson Co-op depuis plus de 50 ans.
L’ensemble résidentiel d’Alexandra Park au centre-ville de Toronto construit en 1966 est un mélange d’immeubles à appartements de hauteur moyenne et de maisons en rangée répartis sur sept hectares. En 1990, des rumeurs d’un modèle d’autogestion par les locataires ont commencé à circuler et l’idée de devenir une coopérative a été proposée en 1993. Le processus allait prendre encore 10 ans et la communauté a participé à plusieurs votes. Il était important que chacun ait son mot à dire dans la décision de devenir une coopérative – si important que les bulletins de vote de décembre 1998 ont été imprimés en 19 langues. Le 1er avril 2003, avec le soutien engagé de la Co-op Housing Federation of Toronto (CHFT), l’ensemble résidentiel d’Alexandra Park est devenu l’Atkinson Housing Co-operative – le premier ensemble de logements publics à être converti en coopérative au Canada.
Mais le changement et l’engagement communautaire ne s’arrêtaient pas là. En 2009, alors que les bâtiments de briques brunes se détérioraient, beaucoup au point d’être irréparables, les dirigeants de la communauté ont mis de l’avant une nouvelle idée – la revitalisation. «Avant de devenir une coopérative, les résidents de l’immeuble formaient déjà une communauté forte. La coopérative a permis à la collectivité de l’aider dans son projet de réaménagement», se rappelle le directeur général de la CHFT, Tom Clement.
Le plan consistait à démolir et à remplacer 333 maisons en rangée et appartements et à rénover quatre autres immeubles à appartements dans le quartier d’Alexandra Park. Dans la nouvelle communauté à revenus mixtes et à usages multiples, des logements dont le loyer est axé sur le revenu côtoieront des copropriétés à leur valeur marchande – les ventes de terrains pour les copropriétés procurent les fonds nécessaires pour réaliser d’autres travaux de revitalisation et de réaménagement. D’autres projets sont également prévus, comme l’agrandissement du centre communautaire et l’ajout de nouveaux terrains de basketball, d’espaces verts et des routes de liaison menant à cet emplacement insulaire.
Une fois de plus, l’engagement de la communauté était l’élément clé. «Si quelque chose se produit que la communauté n’aime pas, nous nous mobilisons et nous réclamons des changements», précise Nuha, âgée de 22 ans, qui a emménagé dans Alexandra Park à l’âge de trois ans avec sa sœur aînée et sa mère, une immigrante comme beaucoup d’autres résidents. «Il y avait beaucoup de va-et-vient entre les résidents et la CHFT, mais nous nous rejoignions toujours au milieu. C’était un partenariat.»
Quarante familles résidentes ont emménagé dans les magnifiques maisons de ville de trois et quatre chambres à la fin de l’été 2016 et la prochaine phase de ce projet de revitalisation de 12 à 15 ans a commencé.
Tom Clement indique que la coopérative fait beaucoup pour encourager les jeunes dirigeants comme Nuha. «Les jeunes ont toujours figuré parmi les membres de leur conseil. Le programme des bourses d’études de la CHFT a créé une occasion pour plus de 60 résidents. À son tour, la coopérative a redonné au secteur en encourageant les jeunes à se présenter au conseil de la coopérative et au conseil de la CHFT.»
Pour Nuha, l’engagement est essentiel. «J’étais consciente de l’existence de la communauté, mais je pense qu’il est important de connaître la communauté», précise-t-elle. «Si nous nous faisons entendre et que nous parlons d’une seule voix, les choses seront différentes.»